Cloches
Jolies clochettes blanches, parfum du mois de mai,
Sur votre tige
fine, vous tintinnabulez.
Grelot mélodieux, au cou du petit chat,
Tu nous fais deviner d’où il vient, où il va.
La douce campanule, petit dé pour la fée,
Danse au clair de la lune, au gré du vent léger.
La digitale, fière sur sa hampe bercée,
Tient caché son poison, mais peut aussi soigner.
En tête du troupeau, les cornes enroulées,
Le bélier se repère aux sonnailles du collier,
En meuglant doucement, lourdes comme en gésine,
Toutes les vaches encensent, secouant leurs clarines.
Au portail du jardin, une douce chanson
S’envole en tremblotant : un joli carillon.
Madame fait tinter en quelques notes claires
L’impérative cloche : les devoirs ancillaires.
En campanile gris, la clochette s’agite.
Venez, venez prier : ceci est une invite.
Au matin, à midi, et quand le jour finit,
L’angélus retentit, pour les grands et petits.
Et puis chaque dimanche, pour les baptêmes aussi,
Pour bien des Sacrements… et pour la fin de vie,
Les cloches chantent, claires, rameutant aux parvis
La foule qui sait bien que nous sommes Esprit.
Pour ceux qui, comme moi, ne peuvent plus chanter,
C’est un concert de notes, chaque jour qu’il advienne.
Parmi tous mes bonheurs, à Istres on fait sonner
Celle que j’ai parrainée : et c’est « Marie-Etienne ».
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Colmar, Pâques avril 1998
Saisie : Caroline
Mise en page : Edith
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