L'air, l'eau, le feu ~9





Réveil en hôpital




La porte de la chambre d’un hôpital alsacien s’entr’ouvre doucement. Un coup d’œil à la pendule ; 5h45 : la veilleuse de nuit.

Son sourire, sa main chaleureuse me ramènent à plus de dix ans en arrière. Témoin de mes premières angoisses nocturnes, après une intervention mutilante, son regard, sa compassion, ses paroles rassurantes pleines d’espoir ont contribué – avec le cocon familial et amical, et dans un service hospitalier qu’on n’oublie pas – à relancer « la machine à défis quotidiens ». Et tant d’années après, c’est avec émotion que je l’entends évoquer cette re-naissance, alors que le cancer a fait des dégâts.

Non, je ne vous ai pas oubliés, veilleurs et veilleuses de nuit, soutiens de l’ombre. C’est pour cela, entre autres, qu’il est tout naturel d’entrer dans la fraternité des visiteurs hospitaliers, et tout aussi normal de s’asseoir au chevet des personnes éprouvées, et d’essayer de soutenir leur courage parfois chancelant.

Le temps ne nous appartient pas, raison de plus pour en disposer pour les autres, confortant si possible un maillon fragilisé. C’est qu’il nous sera demandé : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »

Il n’y a qu’un mot pour tout cela : Merci !



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