Les Couleurs du temps qui passe -~13






Au Gré de l’Onde



Immense est l’océan, ce mouvant élément,

Qui occupe une grande partie de la planète.

Profonds sont les abysses, insondable tourment,

Qui brassent l’eau, tout comme un monstre qui halète.



L’homme a toujours voulu domestiquer la mer,

La dominer aussi, mais elle est indomptable.

Elle est force et puissance, comme un étau qui serre.

Mais elle sait aussi être étale et affable,

Berçant le matelot dans le hamac dansant,

Quand la voix des sirènes s’estompe sur le sable.

L’océan indigo, quand le soleil se lève,

Marbre l’horizon bleu, et jusque sur la grève.



Tous ces reflets violets se mêlent aux couleurs,

Embrasant tout le ciel, alors que la nuit meurt.

Quand l’astre est au zénith, le jaune est éclatant,

Ourlant les flots lassés, en faibles mouvements.

Lorsque le soir descend, à l’heure du jusant,

Les oranges et les rouges sont luminescents.



La mer sait être bleue, avec des reflets pers,

Bordée d’écume blanche, elle vire au vert.

Les nuances irisées en onde s’entremêlent.

Au gré des latitudes s’enroulent les sargasses.

En gémissements doux, la baleine interpelle

Son petit baleineau pour que rien ne se passe

Et que son doux petit grandisse sans ennui....


A moins que l’homme vienne et menace sa vie.





Parce qu’elle est genèse, parce qu’elle est nourrice,

L’eau retourne aux nuées, comme un léger caprice,

Puis elle reviendra en eau douce changée,

Descendra les torrents, arrosant les vallées.

Un lac la calmera, les méandres aussi.

Dolente et ralentie, coulant vers l’infini,

Elle rejoindra la mer, immense, nourricière.

Les Grecs disaient de Gé : elle est la terre-mère.

Nous savons bien que c’est, pour tous, la mère-mer.



Les Pléïades, avril 1998




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