Le Petit Frêne de la rue Henry Wilhelm
A nouveau, cet automne, le frêne a semé,
Secondé par le vent, une pluie de samares.
Tout contre la barrière, l’une d’elles est tombée.
Puis l’hiver a gelé jusqu’aux dernières mares.
La barrière n’est plus, mais au cours des années
Le piquet est resté : c’est un morceau de rail.
Une pousse, au printemps, s’y est enracinée ;
Là où le vent l’a mise, elle part pour un bail.
Trois ans ? Six ans ? Neuf ans ? Non, mais c’est par dizaines
Que passent les années, où l’écorce blessée
A contourné un peu le métal qui la peine,
Changeant de millénaire, le frêne a subsisté.
Ainsi sont les humains, vivant où Dieu les mène,
Subissant les saisons, alternant les moissons,
Et portant dans leur corps leurs joies et leurs peines,
En sachant s’adapter, en pleurs… ou en chansons.
Septembre 2004
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