Mot pour mot ~6




A propos d’œil




A ce propos, l’ophtalmologiste ne peut pas avoir le mauvais œil. Celui qui poursuivait Caïn non plus à première vue.

Au regard des événements, force est de constater qu’il n’est pas question de fermer les yeux sur les misères du monde… qui nous sautent aux yeux dès qu’on allume la Télévision, ou en voyant le journal. Sans aller jeter un œil sur les goulags, l’œil de la caméra nous permet de voir, de nos propres yeux, ce qui fait peine à voir, au point de ne pas fermer l’œil de la nuit (En Provence, on dit « ne pas plier l’œil de la nuit »).

Au moment de Noël, les enfants ouvrent des grands yeux devant les vitrines illuminées. Les parents ne voient pas d’un bon œil la liste des cadeaux désirés, mais, c’est connu, les petits n’ont pas froid aux yeux, même si on les gronde, en faisant les gros yeux.

Dans la cheminée, voyez-vous, chacun a l’œil pour surveiller le père Noël. Bien sûr, nos chères têtes blondes ignorent que l’on n’obtient pas ces merveilles « à l’œil », même s’il leur a semblé voir Papa faire de l’œil à Maman.

Le jardinier a enlevé les derniers œillets, il prépare les greffes en tenant compte de la position de l’œil sur la branche. Les lérots ouvrent l’œil pour ramasser les noix oubliées, pendant que les derniers insectes ferment leurs yeux à facettes. Si le temps le permet, on peut voir l’écharpe d’Iris.

Madame se prépare et souligne ses yeux de velours pendant que Monsieur lui fait les yeux doux, en attendant de se retrouver avec elle, entre quat’z’yeux.

Si tout le monde fait un effort, il est possible de voir les choses d’un bon œil, même si le sceptique dit « mon œil », car si parfois notre entourage nous sort par les yeux, l’optimiste voit tout d’un œil favorable.

Il faut savoir raison garder, et fermer les yeux sur les travers de l’un ou de l’autre. Et que penser de ceux qui ont le don de double vue ?






En hiver, il est bon de s’attabler autour d’un pot-au-feu, à la surface duquel brillent ces lentilles de graisse, appelées « les yeux du bouillon ».

Le bateau est hors d’eau, l’œil de pie réparé, la lunette dans son étui. La maison est bien fermée, même l’œil de bœuf du grenier. Il n’y a plus rien à l’horizon, à perte de vue, le brouillard gène la visibilité.

Papa pose sa prothèse dentaire, et son œil de verre dans un gobelet. Tout est calme. Pourtant, il ne faut dormir que d’un œil, car la météo nous a mis dans les yeux l’image de l’œil du cyclone : gare à la cataracte !

Le chef voit tout de l’œil du maître et dit qu’il n’y a rien à voir, même pour vos beaux yeux.

Nous aussi, restons l’œil aux aguets, ne gardons pas nos yeux dans notre poche (comment font les nudistes ? travaillent-ils à l’œil nu ?), restons attentifs aux autres, même si l’inconscient s’en bat l’œil, les difficultés peuvent survenir en un clin d’œil.

C’est le moment des cadeaux. Parmi les pierres – ou les pierrettes – on peut offrir un œil de chat ou un oeil de tigre : à vous de voir.

En entr’ouvrant la porte, après avoir regardé par le judas – l’œil du vantail – ayez l’œil sur ma pantoufle : j’ai un œil de perdrix.

On pourrait palabrer sur le regard du puisard, les œilletons de la toile de tente, les œillets des feuilles de classeur ou ceux où passent les lacets de chaussures.

Peut-être vaut-il mieux, avant de fermer les yeux, pour toujours, regarder les choses en face, et pas d’un œil torve, apprécier d’être ce que l’on est, sans vouloir tourner en orbite autour de la terre…

Même si on a un œil au beurre noir, essayons de garder bon pied bon œil. Vu ?



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je n'avais pas lu cette fantaisie sur l'oeil lorsque j'ai écrit « Mon oeil ». Décidément, les mains, les yeux, des thèmes communs. Les chines ne font pas des chats ;-))