Regain~5



Les Mains



Dans cette main rugueuse, celle de mon grand-père,

J’aimais glisser la mienne, comme sous le couvert

Quand l’orage menace et le tonnerre gronde.


Et celles de grand’Mère, glissantes de savon,

Inspiraient du respect et de l’admiration ;

Des nombreuses lessives qui la voûtaient tant !


Ta main, Papa, me tenait fort et ferme,

Surveillant patiemment monter la pousse en germe,

Comme si de cette graine en dépendait le monde.

L’odeur de cire, de soupe, ça c’est ta main Maman,

Qui cherchait l’eau dans les grands seaux brillants,

Où se reflétait tout le monde à l’envers.


Puis la main fraternelle m’emmenait à l’école

En lâchant sous mon nez l’une ou l’autre bestiole ;

J’en étais apeurée, la sauterelle aussi.


Celle que je serrais avec application,

Et même avec une jalouse possession

C’est la menotte de ma sœur chérie.


Puis ma main fut à toi, Jean Jacques, homme choisi,

Et tu n’y pensas guère, car bien souvent parti…

Ta protection reprend naturellement son rôle.


Des mains neuves et douces sont venues chez nous.

Elles ont joué, grandi, ont travaillé,

Ces grandes mains aussi rassurent les miennes.


Et voici qu’à son tour la belle génération

De nos petits enfants vient prendre le flambeau.

Chacun selon ses dons ils prennent le relais.


Combien sont loin déjà nos tout petits sabots

Qu’on chaussait en Lorraine à la récréation !


Chaque jour, on peut dire, tout comme Jésus Christ

« EntreTes mains, Seigneur, je remets mon esprit ».

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